Surtout, ne croyez pas vos amis, quand ils vous demanderont d'être sincère avec eux. Ils espèrent seulement que vous les entretiendrez dans la bonne idée qu'ils ont d'eux-mêmes, en les fournissant d'une certitude supplémentaire qu'ils puiseront dans votre promesse de sincérité. Comment la sincérité serait-elle une condition de l'amitié ? Le goût de la vérité à tout prix est une passion qui n'épargne rien et à quoi rien ne résiste. C'est un vice, un confort parfois, ou un égoïsme.
Le plus souvent nous nous confessons à ceux qui nous ressemblent et qui partagent nos faiblesses. Nous ne désirons donc pas nous corriger, ni être améliorés : il faudrait d'abord que nous fussions jugés défaillants. Nous souhaitons seulement être plaints et encouragés dans notre voie. En somme, nous voudrions, en même temps, ne plus être coupables et ne pas faire l'effort de nous purifier.
(Albert Camus)
I wish that my French were better. But I think I know. And I wonder: why is it that I am not strong enough, it seems, to stand on my own two feet? And then I read this. And I read and re-read the poem I posted, the one that made Théo cry, and made me dizzy...and I think that I too wear a "necklace of fire" and that is why, no matter what the circumstance, I am engulfed in a cloak of sadness that I can only shrug off temporarily. I know that I should not expect happiness, except as a fleeting gift. But if that is true, then shouldn't it be the same for sadness? This idea leads me to realize that the way I feel an affinity for another person is if, in looking into one's eyes, I recognize that haunted expression, evidence of a veil of sadness. The people I have cared about, those that I have felt drawn to, wear this cloak. This is true, without exception, even if some of them would not acknowledge the sadness. It is my own particular clairvoyance.
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